HISTOIRE DE MES ORIGINES
D'un caractère confiant, calme et d'humeur égale, il est
difficile de me provoquer. Je suis à la fois fier, vigilant et attentif, sans être trop bruyant.
Je m'attache à ma famille et demeure réservé avec les étrangers, sans être agressif.
Je n'ai aucun instinct de chasse. Pour atteindre le plein essor de mes qualités,
j'ai besoin d'un contact humain étroit et ininterrompu dans un cadre familial et
je dois jouir d'une éducation pleine de compréhension, mais rigoureuse et suivie.
On ne se dresse pas mais on m'éduque.
L'entretien de ma robe n'est pas difficile: un brossage hebdomadaire suffit. En période de mue, un brossage quotidien est l'idéal.
Je suis un chien très propre, aimant les enfants. Bref, je suis tout à fait adapté à la vie de famille.
Je vis en moyenne 12 ans mais Elsa des Terres de l'Ardilleux, doyenne du Club
Français de l'Eurasier, a fêté ses 15 ans le 27 mai 2004.
Pour comprendre d'où me viennent toutes ses qualités lisez ce qui suit...
Alors au début, il y a de cela des millions d'années, il y avait des dinosaures. Il y en existait des gentils et des méchants mais tous arrivaient à cohabiter malgré de nombreux accrochages qui finissaient trop souvent en bain de sang (même le maire de New York n'aurait rien pu faire pour diminuer le taux de criminalité en cette ère...). Puis un jour il y eut une énorme boule de feu qui s'écrasa sur la Terre puis... Bon d'accord j'arrête mais vous devez savoir que je suis un chien très joueur et très drôle alors ne soyez pas surpris si je fais des blagues avec vos chaussettes préférées...
Voici donc la véritable histoire de mes origines...
«L’Eurasier est issu de la volonté de Julius Wipfel qui voulu créer une nouvelle race parce que toutes les races existantes l’avaient déçu. Dès le début des années 50, les travaux de Konrad Lorenz sur l’éthologie animale (science du comportement) passionnèrent un certain nombre d’éleveurs allemands. Lorenz, déçu par la tendance que prenait le Chow-Chow, voulut mélanger le sang européen avec le sang asiatique. Les premiers essais furent entrepris entre des mâles Chows-Chows et des femelles Bergers allemands. Les résultats furent vite abandonnés. Il fallut attendre 1960 pour que trois mâles Chows-Chows (deux rouges et un noir), Arocco, Ko-San-Lo-Pollo-Pong et Igor, soient accouplés à quatre femelles Spitz-Loups, Bella, Annet, Asta et Anka.
Chow-Chow Spitz-Loup
Cela donna, entre 1960 et 1964,
vingt-sept chiots répartis en six lignées. Parmi ces chiots, trois types
furent déterminés. Le type A, trop proche de l’un de ses deux parents. Le
type B, d’aspect et de caractère trop sauvage et peureux. Le type C, se
rapprochant du grand Spitz au caractère stable et à l’aspect suffisamment éloigné
des deux géniteurs. Le type C fut donc utilisé
pour réaliser la deuxième génération: cinq saillies entre trois mâles et
deux femelles. Vingt-cinq chiots naîtront alors, entre 1962 et 1966. Un seul géniteur
sera gardé pour réaliser la troisième génération: Droll von Jägerhof.
On ne parle pas encore d’Eurasier à cette époque mais de Wolf-Chow ou Chow-Loup. Pour ne pas tendre rapidement vers la dégénérescence il fallait introduire le sang neuf d’un chien à « tendance polaire ». Le Samoyède était tout désigné pour apporter ses gênes ancestraux venant du Grand Nord. Ce fut l’arrivée en 1972 de Cito von Pol (qui se prénomme aussi Orion von Bergstrasse) dans la lignée des Wolfs-Chows.
Samoyède
Cito, mâle
tout blanc par excellence, réalisera, semble-t-il, cinq portées avec quatre
femelles différentes. Seule Miju, l’une des quatre femelles, était à
tendance noire. Or sur les dix-huit chiots issus de ces cinq portées, quatorze
furent totalement noirs, ce qui fait dire à certains éleveurs que Cito est
responsable de la couleur noire chez l’Eurasier. C’est à la fois vrai et
faux. Vrai car si le Samoyède est blanc, il fut, à une période, également
noir voire tacheté. Or la rencontre avec les femelles Chow-Loup fit ressortir
le gène de la couleur noire. Faux car dès l’origine du Chow-Loup l’un des
premiers mâles Chows-Chows utilisé comme géniteur, Igor von Kwy-Chu-Florian,
était noir. Parmi ces dix-huit chiots on trouve Cinok von Stechersee, celui
qu’on peut considérer comme le père de la lignée française des Eurasiers.
Avec
l’apport du sang de cito, l’Eurasier était né et la race considérée
comme stabilisée. Son nom fut choisi volontairement puisqu’il était un trait
d’union entre le Spitz européen (Spitz-Loup) et le Spitz asiatique (Chow-Chow
et Samoyède). En 1973 d’autres noms furent envisagés comme Ringgelschwanz,
Suomihund, Weinhemer voire Lorentiner en hommage à Konrad Lorenz. L’Eurasier
pouvait alors être reconnu par le VDH, équivalent allemand de la Société
Centrale Canine, le 15 avril 1973 et la FCI déterminait son standard le 27 février
1973 sous le numéro 291.
A part
les six lignées d’origine, deux lignées tardives semblent avoir été
autorisées par le VDH: la 7ème lignée entre le mâle Spitz-Loup
Astor et la femelle Chow-Chow Aina, donnant deux portées entre 1972 et 1973
(douze chiots) et la 8ème lignée entre le mâle Chow-Chow Hérold
et la femelle Spitz-Loup Molly, donnant trois portées entre 1984 et 1986
(vingt-trois chiots).
Source: "L'Eurasier" de Bernard Lebourg (Editions De Vecchi)
Konrad Lorenz (1903 à Vienne - 1989 à Altenberg)
Il
fut, avec Tinbergen, le fondateur de l'éthologie : étude du comportement
global des espèces animales.
Ses travaux concernent les sociétés animales dans leur
milieu naturel. Il considéra l'instinct, déterminés par des caractères innés,
comme mobile essentiel du comportement. Il publia, entre autres, un ouvrage de
vulgarisation "l'agression, une histoire naturelle du mal".
Ses recherches et son œuvre furent couronnées par le Prix
Nobel de physiologie en 1973 qu'il partagea avec K. von Frisch et N. Tinbergen.
"Je crois avoir trouvé le lien manquant entre
le chimpanzé et l'homme civilisé. C'est nous."
Konrad
Lorenz
